Sous les balcons fleuris comporte trois volets comme autant de protagonistes : la famille el-Assad, César (photographe du régime qui est parvenu à exfiltrer de Syrie 53.257 photographies) et les syriens (opposants au régime ou pro-Assad). Mêlant photographies, vidéos, maquette, objets, archives, je hacke documents et images pour tisser une constellation entre le régime syrien et les citoyens. En abordant la guerre syrienne sans jamais la montrer frontalement, je convoque le destin d’une famille lié à celui de leur pays, la diffusion quotidienne de millions d’images et de documents à l’ère des fake news mais aussi les régimes dictatoriaux encore en place à travers le monde et – irrévocablement – les périodes les plus sombres de notre histoire commune.
Le titre « Sous les balcons fleuris » du travail de Guillaume Chamahian pourrait porter à confusion s’il ne révélait pas rapidement son vrai visage : celui de la Syrie, pays martyrisé depuis plus d’une décennie par un tyran des plus sanguinaires que le monde ait porté : Bachar el-Assad. L’homme qui a fait massacrer sa population, torturer ses élites intellectuelles, gazer son peuple, tuer ses opposants et détruit les villes et les villages à n’importe quel prix pour conserver le pouvoir. « À l’affût du mensonge politique et de la propagande, Guillaume Chamahian « entreprend » la guerre civile syrienne à partir de la personne de Bachar el-Assad. Bachar ou, pour le dire autrement, la figure du fils, le petit prince de la mort. »*