photographes

Maxence Rifflet

Maxence Rifflet photographie, filme et écrit. Il enquête pour informer, et il expérimente pour créer des formes. Il s’entoure : membre du groupe Rado, fondateur de la coopérative de production Le laboratoire. Il expose : Ce qui ne se voit pas (Ciap Vassivière, 2013), Le ciel par-dessus
le toit (Centre photographique Rouen, 2019), Le grand ordonnateur (Gwinzegal, 2020) etc. Il publie : Fais-un fils et jette-le à la mer (sujet- objet, 2004), Correspondances (2009) Une route, un chemin (Le point du jour, 2010). Il parle : enseignant à l’Ésam Caen-Cherbourg.

Maxence Rifflet

Né à Paris en 1978 où il vit. Depuis vingt ans, il mène des recherches avec les moyens de la photographie, de la vidéo et de l’écriture, abordant des situations et des questions variées avec une curiosité constante pour les manières d’habiter. Il envisage la photographie autant comme un outil d’enregistrement et de description que comme une trace lumineuse, plastique et matérielle. Ainsi, son travail combine des enquêtes d’une grande précision documentaire et une pratique d’atelier exigeante et expériementale, du tirage à l’image-objet. La photographie est chez lui un outil d’interaction. Attentif au regard de ceux qu’il rencontre sur le terrain, son travail associe souvent plusieurs points de vue sur une même réalité. Ce processus d’échange est la source de formes hétérogènes et d’informations inédites. Au sein du groupe Rado, il a répondu, entre 2011 et 2014 à une commande publique du Centre national des arts plastiques concrétisée par une exposition au Centre international d’art et du paysage de Vassivière en 2014. À cette occasion, il a réalisé le film Les ouvriers du tri, une boucle de 16 minutes qui décrit, au plus près des corps, le travail quotidien d’hommes et de femmes sur une chaîne circulaire de tri de déchets. Entre 2007 et 2010, il a concentré ses recherches sur deux territoires pittoresques : la route dite «touristique» qui relie Cherbourg à Coutances, et les «boucles» de la Seine ; il réalise alors un ensemble de tableaux photographiques issus d’une réflexion sur le paysage. Deux expositions ont été présentées, l’une à Cherbourg, l’autre à Rouen, accompagnées du livre Une route, un chemin (mention spéciale du prix Nadar 2010) édité par Le Point du jour. En 2006, il a exposé aux rencontres internationales de la photographie à Arles un ensemble d’images sur les mutations de la vallée du Yangzi en Chine. Parallèlement à ces travaux, il a réalisé de nombreux projets d’expérimentation artistique au sein de structures pédagogiques et sociales. Le livre Fais un fils et jette-le à la mer (2004), publié avec Yto Barrada et Anaïs Masson, retrace une expérience menée à Marseille et à Tanger avec des adolescents marocains dont la pratique photographique devient l’enjeu d’une interrogation sur l’immigration clandestine. Correspondances (2009) est le résultat d’une résidence en collège qui mêle pratique photographique et échanges épistolaires à partir d’une interrogation sur le quotidien. Lauréat de la troisième édition de la commande publique du Cnap « Les regards du grand Paris », il construit actuellement un portrait de ville à partir des déplacements d’employés de nettoyage à travers l’agglomération (« Des mondes parallèles », 2019). Par ailleurs, il enseigne à l’école supérieure d’art et médias de Caen-Cherbourg.