Devant l’ampleur du drame ouïghour et la diffculté de photographier dans la région, l’artiste a souhaité continuer à témoigner de la situation en se rapprochant de la diaspora. Les ouïghours, même résidant à l’extérieur de leur pays, sont sous l’étroite surveillance des autorités chinoises qui les menacent d’envoyer dans des camps les membres de leur famille restés sur place, s’ils font preuve de la moindre contestation contre le régime.
Dans son travail, Edith Roux a tenu compte de la volonté de certains ouïghours de ne pas révéler leur visage en créant une forme visuelle qui nous fasse prendre conscience de ce génocide en cours. Afin de protéger leur identité, leurs visages sont remplacés par une surface spéculaire floue, dans laquelle les spectateurs peuvent partiellement se refléter. L’espace partagé du miroir, animé par les différents refets des visiteurs de l’exposition, est-il l’expression de la part commune d’humanité qui nous relie?