Plus personnellement, c’est aussi un éveil inconscient d’un sentiment d’appartenance à cette culture de laquelle, malgré mon nom, j’ignorais presque tout. Quelques souvenirs d’enfance comme un mélange d’odeurs, de regards, de visages, et puis des dates et des lieux : Anatolie, Cilicie, quartiers arméniens de Bursa, 1915, 1917, le Liban, Marseille et Valence. Derrière chacun de ces mots, il y a des histoires et des récits. Racontés par les arrière-grands-parents, ils se sont parfois teintés de fictions. Dans cette mémoire défaillante, j’ai frayé un nouveau chemin le long des frontières de l’Arménie – avec l’Iran, la Turquie, L’Azerbaïdjan, le Nakhitchevan et la Géorgie. Pris dans ce hors-champ de l’imaginaire, j’ai approché le mien, de l’autre côté des murs, cherchant un apaisement.