expositions

Réunir Jan Stradtmann et Édith Roux dans un même espace engendre naturellement, et ceci sans discours annexé, un choc visuel créateur d’interrogations sur les méfaits et bienfaits de l’hypercapitalisme mondial. Deux visions se rencontrent, se confrontent, deux mondes à des milliers de kilomètres l’un de l’autre et pourtant si proches : la virtualité de la finance des traders londoniens marchant de concert avec les destructions, et la modernisation des habitats traditionnels des Ouïghours. Comme en un univers inversé, Jan Stradtmann nous invite à la rencontre des « possédés » du jardin d’Eden, dans ces parcs londoniens qui jouxtent la City, où règne en surface un calme olympien, à peine troublé par les silhouettes sibyllines de ces traders. Édith Roux nous montre le résultat des déplacements de populations subis par les Ouïghours. Dépossédés de tout, mais pas de leur dignité, tel ressurgit ce constat du monde intérieur de chaque individu devant sa maison, juxtaposé dramatiquement avec le décor objectif de l’histoire collective en route : sinisation à outrance, qui broiera tout sur son passage, tels des tremblements de terre qui auraient pu avoir été la cause de ces dévastations ! Ce mécanisme de synchronicité ou d’association libre nous devenant si familier et si déroutant pourtant, à n’en pas croire nos yeux ! Ouïghours et traders, si vous saviez ! Mondialisation, mon amour.