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Guillaume Janot
Pascal Poulain

Exposition du 17 juin au 10 septembre 2016

© Pascal Poulain.Expanded Color 2015

Pour l’exposition au Bleu du Ciel, Guillaume Janot et Pascal Poulain ont conçu une exposition à deux mains, une rencontre et une réflexion autour de certaines préoccupations communes dans leurs parcours respectifs à travers la question du paysage et de la représentation photographique. Ni projet collectif, ni double exposition personnelle, ils entre- croisent leurs œuvres non pas sur le mode comparatif de la juxtaposition mais élaborent un véritable dialogue en explorant la forme même des images en de nouvelles syntaxes visuelles.

Dans ses précédents corpus, Guillaume Janot a exploré la question de l’identité des lieux dans l’imaginaire collectif, à travers des séries comme Berchtesgaden (2002), Entering Bel- fast (2004), ou encore Ecostream (2007-2014). Dans ses derniers travaux, l’artiste revisite, par la photographie, certains environnements factices ou reconstitués, des décors. De Disneyland au jardin botanique de Sydney, en passant par Pékin ou le zoo de Vincennes, l’univers des images est composé d’espaces à forte dimension factice, délocalisés et fabriqués de toutes pièces, dont l’usage est essentiellement voué aux loisirs. Le titre de la série est emprunté à un lieu particulier d’un grand parc public de Pékin, où le promeneur peut s’immerger dans une campagne fleurie, idyllique où l’illusion de nature (à la fois sauvage et rassurante) est savamment mise en scène.

© Guillaume Janot, Sans titre, 2016

De prime abord trompés, nous parcourons ainsi, par l’image, un monde et ses singularités, un monde qui nous semble familier ou exotique, et dont seul le titre des photographies, qui situe et nomme les lieux, nous révèle leur réelle nature.

Ainsi, le grand mural représentant une jungle (Ecostream, botanic garden, Brisbane 2016) représente un décor, une parcelle de jardin botanique, biotope déplacé fabriqué de toute pièce. Les deux arbres de la série Concrete (2013) sont, eux, fait de béton armé.

Dans ses dernières oeuvres, la question du paysage et du territoire reste toujours centrale. Guillaume Janot interroge notre espace urbain, ses usages et ses modes d’occupation : lieu refuge de sans abri (Le Bélvédère, 2016), espace de loisirs péri-urbain (La Voie Verte, 2016).

Situations, territoires en bordures, abandon, Guillaume Janot propose des lectures à la lisière d’une activité critique. Mêlant nature mortes, portraits et paysages, les télescopages auxquels nous invite l’artiste mettent en crise la lecture convenue que nous pouvons avoir du réel, comme celle du sujet.

© Pascal Poulain. Sinking Water 2014

Le travail de Pascal Poulain inclut les formes diverses de l’image et de l’installation. Mais l’omniprésence de la photographie, et plus généralement de tous les procédés d’im- pression manuels, mécaniques ou numériques, interrogent le rôle de révélateur que l’on attribue si souvent à l’art et aux représentations du réel.

L’objet du travail de Pascal Poulain, est d’interroger notre rapport à la représentation du monde réel tout en l’excluant. Dans ses photographies The Church (2011) et Carlton Beach (2009) les éléments figurés ne construisent pas d’emblée la phrase attendue – un fil narratif – mais produisent l’effet d’un agissement, d’une manœuvre nous rappelant peut-être, l’écart qui œuvre ici entre les choses présentes et leur sens.

© Guillaume Janot. Le Belvédère 2016

Au Bleu du ciel Pascal Poulain cherche à im- porter dans l’espace de la galerie cette disparition des repères : l’image Close to the edge (2015) occupe toute la surface du mur et regarde l’espace lui-même.

Cette stratégie il l’a mise en place à diverses reprises dans des dispositifs qui assignent d’autres rôles à la photographie. L’image tend à sortir de la représentation pour venir dé- border le cadre et se confronter à l’espace physique et le “retourner”. C’est une volonté de mettre en tension principe d’exposition et principe de représentation afin de trouver le bon point de vue, la meilleure distance.

C’est justement à l’endroit de cette visibilité que l’ironie fait son œuvre, sur ce point qui la nie en son milieu pour une destination qu’il nous faudra regagner. Avec Expanded Color (2015) les cinq photographies collées au mur ne nous prennent pas de front : Pascal Poulain se joue au contraire de l’apparente séduction de notre construction du réel, de ses agencements et de ses représentations: il les neutralise en s’y interposant.

Ce qui est réellement à voir n’est donc ja- mais situé au premier plan de l’image manifeste : il détourne finalement l’attention au profit des reconstructions imaginaires et men- tales qui peuvent alors s’élaborer au lointain ou en dehors de l’image et du sujet.

Guillaume Janot
Pascal Poulain

Exposition du 17 juin au 10 septembre 2016

 

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