Exposition et projection du prix du Bleu 2025
au 31 janvier 2026
Vernissage le 12 décembre à 18h30
Le jury a unanimement salué le travail remarquable d’Alexis Pichot, dont la proposition s’inscrivait pleinement dans la thématique du concours, alliant avec finesse révolte et beauté. Pendant près d’une année, Alexis Pichot a suivi l’engagement de ces jeunes gens opposés au projet de l’autoroute A69. À travers un choix d’images d’une grande justesse, il nous permet de comprendre la profondeur cette mobilisation en faveur de la protection de l’environnement, ainsi que leur projet d’une biosphère reconquise, au plus près des faune et de la flore.
Aux côtés de Résurgence d’Alexis Pichot, le jury a été marqué par les images d’Anne Mocaër et par son travail de longue haleine sur l’Avenue Royale à Marrakech. Dans ces photographies aux tonalités d’ocres douces, couleur de la terre marocaine il faut se laisser le temps d’explorer ces visages fermés et pudiques, ces murs lézardés, ces assemblages de tôles et de draps, pour voir affleurer une rage contenue, une résistance sourde, qui contrebalance la mélancolie de l’attachement à des vestiges promis à l’effacement.
Nous avions déjà repéré le travail d’Aurélien Goubeau sur les frontières polonaises, et notre confiance n’a pas été déçue par sa nouvelle proposition, Caucasus Harbor, consacrée à l’Arménie — un pays blessé par sa défaite face à l’Azerbaïdjan et par la perte d’une partie de son territoire ancestral. Fruit de longs mois sur place, il nous présente ici des images fortes et bouleversantes, où le regard intime se mêle à celui, plus distancié, porté sur une collectivité meurtrie. Une révolte souterraine, profonde, qui se fond dans la beauté des corps, des lieux, et, d’une certaine manière, dans celle de l’histoire.
Nous avons également tenu à décerner un prix spécial au photographe américain Jeffrey Wolin, que le Bleu du Ciel avait déjà présenté à deux reprises, et qui est le doyen des lauréats du concours. Son travail consacré aux personnes sans abri, fait coexister, au sein même de l’image, l’écriture de l’âme de ces êtres abandonnés et leur portrait sensible. Ces images fortes, qui ne cèdent jamais au pathos, doivent beaucoup aux couleurs rayonnantes, qui habitent les scènes et contrecarrent l’anonymat qui menace ces existences en marge.