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Edith Roux

Exposition du 16 décembre au 2 mars 2024

Vernissage le samedi 16 décembre 2023 à 18h30

 

 

Visites commentées tous les samedis à 17h

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© Edith Roux, Les Exilés, Istanbul, Turquie

LES EXILES

La série Les Exilés fait suite au travail Les Dépossédés réalisé dans la région autonome ouïghoure en Chine (Turkestan oriental) par Edith Roux qui a donné lieu au livre éponyme en 2013. Ce nouveau travail rassemble des images de la diaspora ouïghoure prises dans différentes villes, Paris, Munich, La Haye, Istanbul…

Devant l’ampleur du drame ouïghour et la difficulté de photographier dans la région, l’artiste a souhaité continuer à témoigner de la situation en se rapprochant de la diaspora. Les ouïghours, même résidant à l’extérieur de leur pays, sont sous l’étroite surveillance des autorités chinoises qui les menacent d’envoyer dans des camps les membres de leur famille restés sur place, s’ils font preuve de la moindre contestation contre le régime.

Dans son travail, Edith Roux a tenu compte de la volonté de certains ouïghours de ne pas révéler leur visage en créant une forme visuelle qui nous fasse prendre conscience de ce génocide en cours. Afin de protéger leur identité, leurs visages sont remplacés par une surface spéculaire floue, dans laquelle les spectateurs peuvent partiellement se refléter.

L’espace partagé du miroir, animé par les différents reflets des visiteurs de l’exposition, est-il l’expression de la part commune d’humanité qui nous relie. 

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©Edith Roux, Les Exilés, Washington DC, USA

Entretien avec Gilles Verneret

«Edith Roux, vous êtes partie en Chine en 2010, pour faire un travail sur le peuple ouïgour, dépossédé de son habitat naturel. Images poignantes que Le Bleu du Ciel a présentées pour la première fois dans une exposition en 2012 qui avait auparavant fait l’objet d’un port folio dans le journal Le Monde.

Vous aviez compris avant beaucoup de monde que cette région de Chine, et ce peuple singulier attaché à ses traditions et à sa religion, étaient en grand danger. La suite vous a malheureusement donné raison, le transformant l’oppression en génocide.

Vous avez donc récidivé en 2020 avec « Les Exilés » en faisant des portraits de personnes ouïgours dans différents pays. Pouvez-vous me dire où et comment les avez- vous rencontrés ? Pourquoi avez-vous décidé de ne pas montrer leurs visages ?

Vous présenterez ce travail au Bleu du Ciel en décembre 2023 avec des textes poétiques, quel est le sens de cet accompagnement ?»

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©Edith Roux, Les Exilés, Paris

«Je suis en contact avec des personnes de la diaspora ouïghoure dans différentes parties du monde. Ils me font confiance, car ils ont eu connaissance de mon livre Les Dépossédés publié en 2013. Je me suis rendue dans des villes où la diaspora ouighoure est la plus présente, comme à Paris, La Haye, Munich, Istanbul et Washington DC. Les membres de la diaspora m’ont accueilli avec beaucoup de générosité.

Certaines personnes sont activistes et ont volontiers accepté de se faire photographier, d’autres préfèrent ne pas dévoiler leurs visages afin de ne pas se mettre en danger, leur famille restée au Turkestan oriental et menacée d’être envoyé dans des camps par les autorités chinoises. Ils se voient dans l’obligation de ne plus entrer en contact avec les membres de leur famille et n’ont plus de nouvelles, parfois depuis de nombreuses années.

Dilnur Reyhan, parvis des droits de l’homme, Paris
Dilnur Reyhan, parvis des droits de l’homme, Paris

Dans mes photographies, j’ai donc respecté leur volonté de ne pas montrer leurs visages en les remplaçant par une surface spéculaire floue. Les membres de la diaspora sont photographiés dans leur ville d’adoption, dans des situations du quotidien. Les images révèlent à la fois la façon dont ils s’adaptent à leur nouvelle situation d’exilés tout en conservant des éléments de leur culture.

Les photographies seront accompagnées d’extraits de textes poétiques ouïghours, calligraphiés et imprimés au verso de photographies de fragments de tissu représentatif de la culture ouïghoure. La poésie est un élément très important de la culture ouïghoure avec aussi la musique, le chant et la danse. Le muqam ouïghour, ensemble de chants, de danses, et de musiques populaires ou classiques a été inscrit en 2008 par l’UNESCO au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Il me semble important que les visiteurs de l’exposition puissent emporter avec eux ces fragments de poèmes, participant ainsi à faire perdurer la culture ouïghoure menacée de disparition. »

Les Exilés

Edith Roux

Exposition du 16 décembre au 2 mars 2024

Commissariat : Gilles Verneret 

Exposition soutenue par : 

La Fab – fonds de dotation Agnès B. 

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